UNE CHRONIQUE MEMORIELLE & CULTURELLE
Chers amis,
La dynamique de l’éveil culturel des noirs africains n’a jamais été aussi active que maintenant sur le continent et dans la diaspora. En témoigne, l’actualité au Mali en pleine lutte d’indépendance à l’encontre de la France, au Cameroun avec le mouvement panafricain, et surtout avec votre rendez-vous culturel hebdomadaire du CCI. Nous abordons cette semaine, un des thèmes phare de sa raison d’être, soit, l’héritage laissé à l’humanité par nos ancêtres noirs africains. Comment restituer à ces derniers la légitimité de leurs inventions scientifiques ? C’est un fait, elles ont été systématiquement attribuées à autrui. Pourquoi tant de haine ? La négation de l’histoire et des réalisations intellectuelles des africains noirs est le meurtre culturel et mental qui a déjà été souligné par Cheik Anta Diop. Elle précédait le génocide ici et là dans le monde. Deux inventions monopoliseront notre attention en la matière. Elles ont été pendant longtemps faussement attribuées à l’occident. C’est le cas du Stéthoscope. C’est aussi le cas de l’imprimerie faussement attribuée à Gutenberg. Les enseignements répandent ce mensonge car aucun livre d’histoire ne le restitue objectivement.
Pour être à l’aise d’aborder le thème des inventions, il est primordial d’évoquer d’abord la Maât et ses liens avec l’esprit glorieux des inventions scientifiques. Là non plus, les livres d’histoire n’en font pas cas et ne l’enseignent guère. En tant que fondement et armature des sciences, la Maât doit être connue. D’abord parce qu’elle est au cœur des inventions. Ensuite, parce qu’elle représente l’ensemble des actions ancestrales qu’elle a rigoureusement encadrée, nourrie et fleurie dans les plus hautes sphères scientifiques. Enfin parce qu’elle s’étend de la conscience jusqu’à l’éthique, de la conception jusqu’à la réalisation. La Maât a fécondé l’esprit des inventeurs. Comment peut-on la bannir ? C’est incroyable. En fait, parler de la Maât fait découvrir le pot aux roses de l’escroquerie religieuse dont les peuples africains ont été victimes depuis des siècles. Cela justifie l’oubli délibéré qui fut imposé à la Maât.
Qu’est-ce que la Maât ? Principe de l’ordre, de la vérité, de la justice et surtout de l’harmonie qui encadrait toute l’activité humaine des aîné-e-s africains noirs de l’humanité ! Elle habite 42 principes fondateurs qui l’animent. Elle respire 42 commandements à appliquer et à respecter en toute chose par celui qui désire accéder à la « Vie éternelle » auprès d’Amon-Râ, Dieu. Les africains peuvent être fiers des principes que leurs ancêtres ont mis au point : ils ont inspiré les religions abrahamiques. C’est le cas par exemple des dix commandements de l’Eglise catholique romaine inspirés de la Maât.
En bref, la Maât symbolise l’ensemble des valeurs d’Amon-Râ. C’est ainsi que le désignaient les africains bien avant toutes les religions abrahamiques réunies (judaïsme, christianisme, islam). Enfin, la notion de « Vie éternelle » y a aussi son origine solidement établie. C’est grâce à la Maât que KAMITA a connu sa période de gloire qui est faite de plusieurs milliers d’années. Les inventions qui en découlent sont par exemple l’écriture, le calendrier, les papyrus, etc.
Et alors comment et pourquoi l’Afrique serait devenue faible ? L’Afrique a abandonné la logique mathématiques, l’arête centrale de sa culture. En confrontant la faiblesse actuelle du continent africain à la technique dite de l’arbre des causes applicable aux accidents, il apparaît un lien si étroit entre l’abandon de la Maât (sous la contrainte et les canons bien sûr, la maltraitance, les idéologies religieuses occidentales et arabes) et la vulnérabilité actuelle des africains. Autrement dit, l’Afrique et les africains sont devenus faibles et vulnérables pour avoir abandonné leur culture scientifique faite de logique mathématique pure. A titre d’exemple : c’est cette logique qui ressort d’Ifa également diabolisé ! allez-y comprendre par qui et pourquoi.
Conclusion : ces constatations doivent nous inciter à la raison et à une réappropriation de l’héritage des aînés de l’humanité non pas seulement pour se relever du trou dans lequel nous sommes actuellement, mais aussi et surtout pour pacifier le monde.
1. Je n’ai pas blasphémé Dieu | 11. Je n’ai pas diffamé ni ordonné de diffamer | 21. Je n’ai terrorisé personne | 32. Je n’ai pas manqué de respect aux saintes divinités |
2. Je n’ai pas usé de violence contre les miens | 12. Je n’ai pas péché de poisson avec des cadavres de poissons | 22. Je n’ai pas été sourd aux paroles de vérité | 33. Je n’ai pas permis qu’un serviteur soit maltraité |
3. Je n’ai pas été cupide ni égoïste | 13. Je n’ai pas tué les animaux du temple | 23. Je n’ai pas cherché à séduire l’épouse d’autrui | 34. Je n’ai pas privé autrui de sa subsistance |
4. Je n’ai pas volé ni ordonné de voler | 14. Je n’ai pas moissonné illégalement | 24. Je n’ai pas provoqué de maladie parmi les hommes | 35. Je n’ai pas manqué d’honorer le Roi |
5. Je n’ai pas tué ni ordonné de tuer | 15. Je n’ai pas accaparé les champs d’autrui | 25. Je n’ai pas porté préjudice à un enfant (acte de pédophilie) | 36. Je n’ai pollué aucune eau ni empêché les eaux de couler |
6. Je n’ai pas substitué l’injustice à la justice | 16. Je n’ai pas colporté de mauvaises paroles | 26. Je n’ai pas diminué la ration de l’offrande sacrée | 37. Je n’ai pas été hautain avec autrui |
7. Je n’ai pas fraudé ni ordonné de frauder | 17. Je n’ai pas été excessif | 27. Je n’ai pas commis d’acte homosexuel | 38. Je n’ai pas commis d’action perverse dans les temples |
8. Je n’ai pas volé l’offrande d’une divinité | 18. Je n’ai pas fait de mal ni souhaité le mal | 28. Je n’ai pas péché par impatience | 39. Je n’ai été insolent envers personne |
9. Je n’ai pas menti ni ordonné de mentir | 19. Je n’ai pas commis d’adultère | 29. Je n’ai pas injurié | 40. Je n’ai pas fraudé pour mon avancement |
10. Je n’ai pas causé de souffrances à autrui | 20. Je n’ai pas perdu ma chasteté dans la solitude | 30. Je n’ai pas été querelleur | 41. Je n’ai pas acquis de biens illicitement |
31. Je n’ai pas agi avec précipitation | 42. Je n’ai pas dédaigné la divinité de ma ville |
Pourquoi l’occident ne veut-il décidément pas lâcher les baskets à l’Afrique et à ses ressortissants depuis maintenant sept cents ans ? Mon seul message.
C’est un secret de polichinelle : l’Afrique et les africains sont riches, c’est l’occident qui appauvrit l’Afrique. Il l’appauvrit par une exploitation éhontée des ressources du sous-sol et du sol avec la complicité d’un petit groupe d’africains accrochés à leurs intérêts personnels au détriment de ceux des populations. On les appelle des « nègres de maison ». En fait, le sous-sol et le sol de l’occident sont vides. Or, l’occident a toujours vécu au-dessus de ses moyens. Pour ce faire, le pillage et la prédation sont transformés au rang de politique économique par l’occident. Rien n’y échappe y compris de mettre en esclavage des êtres humains jusqu’à ce jour. Vols, viols, crimes de sang, tout y participe. Pour assumer cette escroquerie économique il fallait agir sur un point important : anéantir les racines culturelles des africains. C’est réussi : ce sont elles qui conféraient aux ancêtres de l’humanité leur inébranlable solidité. On en est venu ainsi à imposer des religions extra-africaines qui travestissent les principes de la Maât.
Autre secret de polichinelle : les occidentaux sont des voyous ! Regardez la France avec le recel des œuvres d’art pillées à l’Afrique durant les campagnes coloniales. Elle s’empresse d’inscrire préalablement ces œuvres d’art dans son patrimoine national. Et elle s’abritera sous des lois nationales consacrant l’inaliénabilité et l’imprescriptibilité des biens culturels alors qu’ils ont été volés. C’est du recel. Or la France, elle-même joue les moralisatrices du monde pour les biens mal acquis en ayant bien sûr les mains sales. Ce comportement est contraire à celui qui se prétend gendarme des biens mal acquis dans le monde.
Autre fait : c’est encore la France, seul Etat Colonial en plein XXIe siècle, à rester accrochée au nazisme monétaire. En témoigne le CFA, monnaie des colonies françaises d’Afrique ! Alors que la monnaie est un instrument de souveraineté, la monnaie de 14 pays d’Afrique noire, le CFA reste jusqu’à ce jour monnaie coloniale. Son dispositif dit des « comptes d’opération » permet à la France de gruger pas moins de 500 milliards d’euros par an aux africains. Le comble ! tout cela est accompagné d’un narratif bien rôdé tel que de l’aide au développement, tel que de l’aide aux pays pauvres etc. Et c’est une certaine presse occidentale qui l’amplifie.
QUELS LIENS CES FAITS ONT-ILS AVEC LA CULTURE ? ON DOIT S’INTERROGER.
Les faits susmentionnés présentent un lien étroit avec une attitude plutôt générale de l’occident. Cette attitude touche à tous les domaines notamment scientifiques et culturels. En effet, le domaine culturel marqué par l’attribution des inventions de nos ancêtres aux occidentaux a été cité en introduction : le stéthoscope et l’imprimerie.
- Rétablir le Stéthoscope à ses inventeurs d’origine, soit les Kémites Définition : un stéthoscope est un dispositif médical principalement destiné à l’auscultation des patients, c’est-à-dire à l’écoute des bruits du corps.
1998 : la revue Pub Méd, publie que le tout 1er stéthoscope est Kémite. Elle ajoute que LAENEC l’a seulement redécouvert, 5000 ans après son invention par les médecins noirs d’Afrique.
Cette restitution bien que tardive, révèle combien la « colonisation » et son Idéologie raciale, les guerres de rapine ont retardé le partage de la science des aîné – e – s de l’humanité.
- Rétablir la paternité de l’imprimerie. Dans un article intitulé « L’histoire des sciences et techniques en Afrique noire », le Professeur Jean Paul Mbelek, astrophysicien fait un constat troublant lorsqu’il cite lui-même Jean Marc Bonnet-Bidaud, un autre astro physicien « Scientifiquement, l’Afrique est déserte. En consultant les meilleurs ouvrages d’histoire des sciences, nulle part vous ne trouverez de référence à une découverte ou simplement à un fait de science africaine. Ceci fait partie de l’aveuglément constant de l’Europe occidentale avec ses satellites culturels du continent nord-américain et de leur obstination à nier tout apport scientifique autre que celui issu de la culture classique grecque. Oubliant des pans entiers de savoirs, celui de l’Asie, de l’Amérique latine ou se le réappropriant de façon éhontée. Ainsi l’imprimerie inventée en Chine par Bi Sheng en 1050 réapparaît attribuée à Gutenberg au XVe siècle et c’est ainsi que l’on enseigne encore aujourd’hui l’histoire de cette découverte fondamentale. L’histoire scientifique du monde est ainsi réécrite au prix d’un gros mensonge culturel constant. »
Conclusion : Il est temps de réécrire les livres d’histoire pour enseigner juste à nos enfants. La lutte contre le racisme c’est aussi cela au-delà de l’hypocrisie pour se donner bonne conscience. Il est temps en effet de montrer que l’on doit être fière de ses origines africaines, d’être noir. Enfin, renouons avec le génie culturel de nos ancêtres d’Afrique noire, génie marqué par la logique scientifique et des mathématiques. Cela implique de revitaliser en nous leurs esprits des inventions et de renouer avec eux pour qu’ils reposent en paix et nous permettent de relever les nombreux défis qui nous attendent pour gagner le combat de la libération du continent africain.
Dagbédji TOÏHEN,
Fondateur du centre culturel de l’invitation et amoureux de culture
Sources : Frantz Fanon « Les damnés de la terre, préfacé par Jean Paul Sartre (1961). Préface d’Alice Cherki et postface de Mohamed Harbi (2002). Paris Editions. La découverte/Poche, 2002. – Afrique noire Berceau de la médecine et de la chirurgie » Editions Anyjart P. 90 – Presse Méd, Laennec, réinventeur du Stéthoscope ? n° du 10.10.1998 ; Cosmogenèse Kamite Tome 1 – 2-3 JP. OMOTUNDE, éditions Anyjart. ; La Conscience historique africaine, Fikira éditions l’harmattan
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